ABOUT
FREDDA
Au fil de ses quatre albums solos et de ses projets parallèles tel que Radiomatic, Fredda, par sa voix, son timbre vibrant si reconnaissable, a su, avec discrétion et force, s’assurer une place particulière dans le cœur d’un public français mais aussi allemand. Elle revient avec Land, complètement investie dans le choix de la réalisation, et affirme davantage dans ce cinquième disque la richesse de son songwriting à la française.
Le mot Land signifie un ailleurs, pays ou paysage au gré des hommes. Ainsi se dessine l’album, comme une terre ouverte qui distille des chansons aux mélodies pures et aux arrangements colorés.
Fredda a arrangé et réalisé avec son compagnon Pascal Parisot, ils ont peint dans un même espace un tableau dont ils ont inventé l’esthétique, sans posture, si ce n’est le plaisir du duo. Puisant dans le son de l’album Le chant des murmures sorti en 2014, ils ont pris des voies communes vers une pop folk classieuse, à la Calexico, à la Nits, des envies de cuivres américano-mexicains, de guitares inspirées par la scène actuelle de Tucson. Fredda marche sur les mêmes traces, en glanant de nouveaux fruits aux goûts subtils, comme en atteste la liste de ses collaborateurs d’horizons différents et unis par un son. Telle est sa devise, « Je sais où je vais et qui vient avec moi » : Sammy Decoster sur l’album précédent, et à présent le guitariste Stéphane Louvain (French Cowboy/The Little Rabbits), ainsi que les bassiste et batteur Nicolas Desse, Alexandre Viudes, précieuse rythmique du groupe pop Erevan Tusk.
L’album a été enregistré live à la maison pour profiter d’un espace atypique et d’un instrumentarium non restreint : clavier vintage, piano, ukulélé, cuivres, cordes (“ce dont nous disposons, ou ce que nous avons fabriqué sans penser à le posséder »), puis mixé à Tucson par le producteur-réalisateur Jim Waters. Sur place, à ses côtés, elle s’accorde le loisir d’enregistrer quelques trompettes mariachis supplémentaires et la guitare de Naim Amor (Amor Belhom Duo) sur le titre « Maintenant ». Elle trouve un libre écho à ses envies avec son nouveau label 03H50, basé à Marseille, comme si rien n’était dû au hasard, puisque c’est la ville de son adolescence. Fredda chemine de ballades pop en rumbas glacées (« Neige rose », « Pauvres bouches »), vers une ambiance aux accents plus bruts (« Sur la lande ») ou encore vers une folk classique flirtant avec des violons (« Au grand Tomple »).
Les textes, quant à eux, attestent d’une poésie de l’attention et du moment, empreints de formes japonaises, de haïkus. Ainsi retrouve-t-on dans les chansons un champ lexical et des symboles empruntés à cette poésie particulière. Fil rouge où défilent des personnages aux manteaux de bois, de sages gardiens des fleurs, des saisons blanches, de neige, voire de « Neige rose » (celle qui fut la muse du peintre Fujita, puis de Desnos), une rivière (« Ma rivière ») ayant comme toile de fond la rivière Tetcha ultra polluée…
Ses mots ciselés ouvrent sur plusieurs lectures, inspirés par l’exil et l’exode, d’un peuple ou d’une enfant devenue grande et quittant le foyer familial, ponctués par l’urgence de l’actualité, rattrapés au détour d’une lecture zen et de son amour pour les êtres chers et la nature.